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Dale Dione (Karonhiahente)

Aînée autochtone Mohawk et médiatrice en justice réparatrice

Je me fais connaître sous le nom de Dale Dione en anglais, mais mon nom kanienkehá:ka (mohawk) est Karonhiahente, et je suis du clan de l’Ours. Je vis à Kahnawake, de l’autre côté du fleuve à partir de Montréal. C’est ma terre natale. Je suis mère, grand-mère et arrière-grand-mère. Mes deux parents sont nés à Kahnawake.


J’ai obtenu un baccalauréat de l’Université de Syracuse, mais la majeure partie de mon apprentissage s’est faite aux côtés de personnes remarquables dans les domaines de la consolidation de la paix, de la négociation et de la médiation. Je travaille dans ma communauté pour développer un système de justice qui reflète notre manière d’être culturelle. L’adversité coloniale a obligé mon peuple à vivre dans une vigilance constante. En 2000, j’ai cofondé avec d’autres membres de la base un programme de justice réparatrice que nous avons appelé Skennen Aonsonton (Redevenir paisible). Nous avons intégré nos propres valeurs et récits culturels pour en faire un succès. Ce processus de justice vise à guérir nos relations et à redevenir une nation en santé. Je suis censée être à la retraite, mais on ne peut pas vraiment se retirer de la vie : ce que j’ai appris, je me dois de le transmettre à celles et ceux qui veulent écouter.


Il y a 35 ans, j’ai été une des parents fondatrices du Karihwanoron Kanienkeha Owenna Tsi Ionteriwaienstakwa, un programme d’immersion en langue mohawk. Il a fallu 30 ans pour obtenir un financement direct du gouvernement fédéral. Avant cela, les parents organisaient des collectes de fonds, car notre langue était en danger et nous devions absolument la préserver. Nous luttons encore aujourd’hui pour obtenir un espace permanent. Nos besoins ne correspondent pas aux critères gouvernementaux en matière d’infrastructure, car notre conception d’un lieu d’apprentissage ne correspond pas à ce qu’une école est censée être.


J’ai été témoin de nombreux conflits entre notre peuple, le Canada et les États-Unis, souvent marqués par la violence et la répression. En tant que peuple autochtone de ce territoire, tout revient toujours à la terre et aux ressources. En tant que Mohawk, nous nous réveillons chaque matin en nous demandant : quel combat devons-nous mener aujourd’hui pour survivre en tant que peuple?


  • Biographie adaptée à partir du texte soumis par la conférencière.

Dale Dione (Karonhiahente)
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